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Journal de réflexion sur le soin psychiatrique

Le projet des salariés désavoués : la psychothérapie institutionnelle perdurera t-elle à la Chesnaie ?

La Chesnaie est un établissement de psychothérapie institutionnelle unique en son genre. Sa pérennité est aujourd’hui remise en cause par un processus de vente à une Fondation, L’Elan retrouvé, qui assure vouloir maintenir la Psychothérapie institutionnelle. Or un projet porté par des salariés offrait plus de garanties. Avant d’en arriver là, je parle ici de mon expérience de soins bénéfique à La Chesnaie, j’essaie de définir la psychothérapie institutionnelle puis je décris en détail le rude combat qui a présidé au projet de reprise des salariés, et son échec. A ce jour, La Chesnaie n’est toujours pas vendue…

Des cinq établissements psychiatriques que j’ai fréquenté durant 4 ans de souffrance, c’est la Chesnaie qui m’a fait sortir du cycle infernal hospitalisation-sortie-réhospitalisation. Pourquoi la Chesnaie a réussi là où tous les autres ont échoué ? La relation avec les moniteurs (nom des soignant.es là bas ) est l’acte thérapeutique le plus significatif et d’une intensité que je n’avais encore jamais connue.

Mais commençons par le commencement, car la Chesnaie ce n’est pas que la relation avec les soignant.es, c’est bien plus que ça et c’est ce qui définit la psychothérapie institutionnelle. Je vais en parler d’abord à travers mon histoire et avec l’aide d’une interview réalisée il y a de Gwenvael Loarer, moniteur. 

I Témoignage sur le quotidien à la Chesnaie 

a  L’arrivée et les premières relations

Quand j’arrive à la clinique de Chailles (l’autre nom de la Chesnaie) en novembre 2017, j’ai de l’espoir et de l’appréhension. Espoir car après 4 établissements psychiatriques sans amélioration notable de mon état, avec traitements médicamenteux et électrochocs, je souhaite essayer une nouvelle méthode. Appréhension car le cadre de la Chesnaie change tout. Déjà, je me rappelle avoir dit à mon moniteur de référence, Mehdi que ces espaces libres ne me paraissaient pas assez « contenants ». Nous sommes en effet dans une clairière au milieu de dizaines d’hectares de forêt. On peut se déplacer librement dans la journée, y compris pour aller jusqu’au village, son supermarché, son café, son primeur. Moi qui suis habitué à être enfermé dans 4 murs blancs, ça change. Et puis il y a les pensionnaires, comme on appelle les patients. A la Chesnaie, il y a des malades là depuis 10, 20, 30, 40 ans…Aujourd’hui la clinique s’interroge sur sa vocation : lieu de vie ou lieu de soin ? Sa vocation est en même temps d’accueillir la chronicité. Toujours est-il que certains font partie des meubles. Ils peuvent être effrayants, avec leur raideur psychotique et leurs accès d’agressivité aussi soudains qu’inoffensifs. Rapidement j’aurai des relations sereines avec la plupart d’entre eux. Parenthèse macabre, j’ai vu plusieurs personnes mourir à la Chesnaie durant mon séjour de 1 an et 10 mois. Pas toutes vieilles, je me rappelle d’un collègue ayant la quarantaine. Souvent par arrêt cardiaque. Je ferme la parenthèse. 

Les patients circulent, il y a une vraie vie sociale grâce à un lieu très marrant : le Boissier, bâtiment loufoque comprenant un café, une salle télé, une salle de lecture de presse, une salle de réunion où se tient chaque semaine le bureau exécutif où le collectif décide des initiatives de la semaine et le bureau du Club dont je reparlerai plus tard. On se croise donc, on se parle, des amitiés, sinon des relations, se nouent. J’ai encore plein de copains de la clinique de Chailles. On est ensemble donc, même si on ne peut pas plaire à tout le monde.

b la relation avec les soignant.es.

A la Chesnaie, il y a beaucoup de soignant.es qui sont sympas et ont du temps à vous accorder. Un des moments qui m’a le plus marqué est quand une monitrice  a discuté avec moi et a joué au ping pong en ma compagnie pendant trois quarts d’heure pour apaiser ma crise d’angoisse. Et je crois sans médicament. D’ailleurs à la Chesnaie on ne prend jamais son « si besoin » (médicament supplémentaire en cas de moins bien) sans discussion avec un moniteur. Et puis, il n’y avait pas avec eux la distance protocolaire : on pouvait se tutoyer avec certains et d’autres m’ont donné leur numéro de portable, sans chichi. On n’était pas des amis, mais on avait de vraies relations. Même si nous savions qu’ils étaient soignant.es et moi malade. Pourtant, souvent, je ne me sentais pas malade à leur contact. On ne parlait d’ailleurs pas que de maladie, mais de la ZUP de Blois, des voyages, de culture, de la famille, de la vie…Enfin un signe qui ne trompe pas : 6 mois après être sorti de la Chesnaie, j’appelais encore la clinique au téléphone la nuit pour me réconforter, et les écoutants étaient toujours très disponibles.

c  Cogestion du lieu 

Au niveau organisationnel, dans l’arrière-boutique, selon Gwenvael Loarer : « la clinique s’organise en suivant des changements de fonctions réguliers dont la répartition est arbitrée par une commission de collègues élus. ». En clair, tous les 4 mois, sauf exception, les moniteurs changent de métier entre la cuisine, le ménage, le Club thérapeutique, une unité spécialisée, la lingerie, l’accueil, certaines unités de logements…L’idée est de ne pas se figer dans une organisation pyramidale et hiérarchique et de donner le pouvoir aux salariés qui organisent le temps de travail à travers une commission. Ils ont aussi leur mot à dire sur les embauches à travers une commission ad hoc, en lien avec la cadre de direction. Il n’y a pas de fonctions supports dépendant de la direction : RH, Finances etc…Il n’y a pas de chefs, de sous-chefs, de sous-sous-chefs…En fait les salariés traitent directement avec le médecin-directeur ou avec son « bras droit ».

Très important, la Chesnaie offre aussi l’occasion d’être ensemble, patients et soignants, pour travailler : cuisine, ménage, standard téléphonique, vente de tabac, service à table…On signe tous les mois des contrats thérapeutiques qui procurent quelques euros en échange de tâches. Je ne redirai jamais assez les bienfaits du travail collectif sur toutes les mauvaises choses qui peuvent nous agiter quand on est malade psychique. Foin des angoisses, des idées suicidaires, du coup de blues : on nous attend pour une tâche bien précise, la clinique a besoin de nous. Comme disait Vladimir, un des personnages de Beckett dans « En attendant Godot » : « Ce n’est pas tous les jours qu’on a besoin de nous ». Cette obligation est pour moi thérapeutique car on n’est plus un patient mais un travailleur. Il faut savoir que l’établissement ne fonctionnerait pas sans nous, patients qui travaillent. Nous sommes utiles et je trouve cela très thérapeutique ! Autre aspect très important : le fait de travailler avec les soignant.es, à la cuisine notamment, mais aussi à la vente de cigarettes, au ménage, au jardinage, au standard, au restaurant, à la fabrique de confitures…Soignant.es qui doivent également animer des ateliers ludiques et sont présents au bar, au restaurant du Train vert, au même niveau que les patients. « Les activités réalisées ensemble dans le cadre de cette vie quotidienne collective sont autant d’occasions pour les soignant.es de rencontrer, échanger et veiller sur la santé psychique des pensionnaires au plus près des besoins réels de chacun, dans un cadre adaptable à tout moment et peu intrusif. »souligne Gwenvael Loarer dont je parlerai plus loin. 

d Le club 

Une autre dimension essentielle de La Chesnaie, c’est l’ouverture vers l’extérieur. Outre la libre circulation dont j’ai parlé, son instrument principal est le club-thérapeutique. Son conseil d’administration est composé de patients, moniteurs et médecins (pas toujours). Son rôle, outre l’organisation d’ateliers dans la clinique, est d’être un sas vers le vaste monde : organisation de spectacles au Boissier ouverts à tous, y compris valides hors-clinique (concerts de Jacques Higelin, Stéphane Grappelli, Mano Solo, Yann Tiersen, Moriarty…) gestion d’appartements en ville pour des patients et organisation de la fête de la Chesnaie ouverte aux patients à leurs familles et à des invités extérieurs.

En ce qui concerne la fin des séjours et le retour dans la cité La Chesnaie propose une HDJ ( hospitalisation de jour ) qui permet une transition en douceur avant la sortie, sans limite de temps (certains sont en HDJ depuis des années). Pour ma part je suis resté en HDJ 7 mois, je résidais dans un appartement à Blois et je faisais des sorties et des soirées avec les autres pensionnaires de l’HDJ. J’avais de nombreuses activités pour me sociabiliser avec les gens de l’extérieur  : chorale, rugby, théâtre…. 

Mais malgré toutes ces dispositions très bien pensées, le retour dans la “vraie vie” reste plus difficile qu’il n’y paraît et il y a encore un certain nombre de patients qui vont passer toute leur vie dans cette “mini société” qui les protège.

A ce stade il faut bien réaliser que toutes ces conceptions thérapeutiques ne tombent pas du ciel, elles ont une histoire. Prenons le temps de la comprendre.

II La psychothérapie institutionnelle.

Pour en savoir plus sur cette question historique j’ai fait appel à Gwenvael Loarer, psychologue-clinicien, qui travaille comme soignant (moniteur) à la clinique de La Chesnaie. Il est titulaire d’un Master en sociologie au cours duquel il a rédigé un mémoire sur l’Histoire sociale et politique du mouvement de la psychothérapie institutionnelle de 1936 à 1970. Ce travail montre combien l’histoire de la psychothérapie institutionnelle est politique, et exclusivement humaniste, progressiste, et balaie les pratiques des différents psychiatres et militants de cette nouvelle vague. Voici sa définition : « L’expression de « psychothérapie institutionnelle » apparaît pour la première fois en 1952 pour désigner le principal mouvement progressiste qui lutte pour humaniser les pratiques en psychiatrie depuis la seconde guerre mondiale. » La PI se veut une réaction contre la politique asilaire fort insuffisante qui prévalut en France de 1838 à 1939. Avec en point d’orgue l’hécatombe de 1942-1945 durant laquelle, faute de rations alimentaires suffisantes, de 35 000 à 40 000 malades psychiatriques décédèrent. C’est à dire beaucoup plus, souligne Gwenvael : «  que l’extermination volontaire des malades mentaux par les nazis eux-mêmes ». Le grand initiateur de la PI c’est le psychiatre républicain espagnol réfugié après la guerre civile dans son pays François Tosquelles qui ouvre une clinique en 1940 à Saint-Alban.

La PI inscrit aussi dans le paysage, « le club thérapeutique, dispositif associatif pour organiser, humaniser la vie quotidienne en soutenant la citoyenneté des patients. ». « Ces premiers éléments seront enrichis, croisés, mis au travail et prolongés sous différentes formes par de nombreux psychiatres et acteurs dont nous ne mentionnerons ici que quelques-uns : Georges Daumézon, Lucien Bonnafé, Henry Ey, Jacques Lacan, Paul Balvet, Jean Oury, Félix Guattari, Louis Le Guillant, Franz Fanon, etc. ». On doit en partie à la PI et aux psychiatres progressistes l’organisation en secteurs de la psychiatrie à partir des années 1970 : c’est à dire que le territoire est divisé en unités avec un centre médico-psychologique, pivot des soins, couplé à des lits en psychiatrie, et des dispositifs comme le Centre d’activité thérapeutique à temps partiel, l’hôpital de jour, des structures ambulatoires…

Au-delà de ces apports théoriques, la grande idée de la PI selon moi, c’est que c’est l’institution dans son ensemble qui soigne, à travers les dispositifs cités plus hauts : contrats, club thérapeutique, prise de décisions collective. On pourrait d’ailleurs résumer à ce mot : c’est le collectif, aussi, qui soigne. Ce collectif est composé de soignant.es et de soigné.es, à égalité (ou qui tend vers l’égalité). Sans oublier cette idée du « coefficient thérapeutique de la vie quotidienne ». 

– « Ceux qui souhaitent aller plus loin dans la compréhension des principes de la PI pourront également lire l’ouvrage de synthèse très complet d’Elie Pouillaude Alienation ; ainsi que les ouvrages de François Tosquelles, Jean Oury, Félix Guattari, Pierre Delion, Patrick Faugeras, Olivier Appril, etc. »

Après avoir brossé mon expérience personnelle et ce qu’est la PI, il faut à présent parler du combat récent autour de son maintien à La Chesnaie.

III Le combat : un coup de poignard dans le coeur

La Chesnaie a vu sa situation se fragiliser lorsque le médecin-directeur et propriétaire Jean-Louis Place, proche de la retraite, a décidé de vendre la clinique le 8 mars 2022, sans expliquer pourquoi (il aurait pu en effet rester propriétaire). Et dans un cadre  libéral assumé puisqu’il fait appel au cabinet La Baume Finance qui, nous explique son site « accompagne depuis plus 10 ans ses clients dans leurs projets de transformations capitalistiques (cessions, acquisitions, financements…) » Cette cession a suscité chez les salariés la crainte d’une perte de caractère de psychothérapie institutionnelle de la clinique et de la souveraineté de la clinique (en clair que les choses se décident ailleurs que sur place). Plane aussi le souvenir de la clinique de PI de Freschines, dans le même département, qui a fermé ses portes 20 ans après avoir été rachetée par la Générale de Santé.

a l’organisation des salariés

Pour faire perdurer la PI, les salariés ont dessiné comme projet une solution de reprise interne par une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). La SCIC proposait une gouvernance démocratique, la garantie du maintien de la PI à La Chesnaie via l’implication des salariés, dont 80 % approuvaient la démarche, la fin des incertitudes à l’occasion des périodes de succession. Des centaines d’heures de débat ont été consacrés par les salariés à savoir comment intégrer les pensionnaires (malades) dans la SCIC, une innovation nationale. Un collectif de salariés avait créé l’association Les Amis de la Chesnaie dès mars 2022, qui a préfiguré la SCIC. L’association a compté 520 membres et a travaillé d’arrache-pied à monter le projet de reprise en un temps record. Sans compter des manifestations à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement, des grèves…Des personnalités l’ont soutenu : Edgar Morin,  Christophe Dejours, Cynthia Fleury, Jack Lang ainsi que près de 9 000 sympathisants dans une pétition en ligne. Les élus d’institutions ont suivi : la commune de Chailles, l’Agglopolys, la Région Centre Val-de-Loire, une université, des institutions culturelles locales. Des partenaires financiers (banques). La presse s’en est fait l’écho, au niveau régional et local mais aussi national à travers 30 publications (Le Monde, Libération, France Inter, Europe 1, France 3, presse locale et spécialisée). Moi même et mes amis, patients et anciens patients nous sommes pleinement engagés dans le soutien au projet. Le 18 juillet, le collectif a déposé une offre de 4,5 millions d’euros. En vain, Jean-Louis Place, par la voix de La Baume Finance a considéré le 22 juillet que l’offre était « trop basse ». Une deuxième salve est décidée : le 10 août 80 salariés, soit l’immense majorité, dont tous.tes les médecins écrivaient au vendeur, le médecin directeur donc, pour lui demander de considérer l’offre de reprise interne.  Une nouvelle offre financière est faite à 5,3 millions d’euros, un montant considéré par beaucoup de salariés comme « un scandale » car trop élevé. Une tribune est publiée dans Libération. Malgré cet élan et cette mobilisation extrêmement structurée, la nouvelle tombe comme une douche froide le 1er septembre 2022 : le vendeur, qui selon des salariés impliqués, a toujours fait preuve « d’un mépris massif » de leur projet, annonce être en négociations exclusives avec la Fondation parisienne l’Elan retrouvé. Interrogé par nos soins sur son attention portée au projet de SCIC Jean-Louis Place explique n’avoir « pas de réponse quant à l’appréciation de l’offre de reprise des salariés ». Malgré tout, le 5 septembre se tient l’assemblée générale visant à transformer l’association Les Amis de la Chesnaie en SCIC SA Clinique de Chailles. Celle-ci comprend de grands noms de la psychiatrie au sein de son conseil de surveillance (appelé conseil de Veillance, « il faut se méfier des mots » comme dit l’artiste installé dans le coin Ben). En fait la SCIC ne verra jamais le jour juridiquement faute d’aller au bout de la démarche juridique.

On assiste alors à une défection de plusieurs personnes parmi les moins investies et l’aspect collectif du projet se fragilise dans une certaine amertume. Une proposition est portée parmi les porteurs du projet d’élever la proposition à plus de 7 millions d’euros (montant supposé de l’offre de l’Elan Retrouvé), grâce à des partenariats nouveaux mais elle se heurte à l’opposition de membres très concernés qui trouvent ce montant indécent et souffrent du « mépris » du vendeur. Il faut alors se résigner à l’échec de la transmission et de l’institution du médecin-directeur. Avec l’Elan retrouvé, la clinique sera gérée par un « homme lige », sans doute technocrate, du siège à Paris. « Cette perte de souveraineté est une régression qui marque un tournant inédit et consternant pour de nombreux soignants conscients des enjeux d’aliénation, d’inféodation et d’infantilisation qui en découleront immanquablement de façon structurelle. » Elle remet en cause « la portée plus ou moins humaniste des pratiques qu’il sera dorénavant possible d’y exercer » souligne le rapport moral de l’Assemblée générale extraordinaire du 14 janvier 2023 des Amis de la Chesnaie. Au bilan aussi : un clivage dans l’équipe soignante qui laissera des traces. Cependant, l’AGE du 14 janvier a refusé la dissolution. L’association restera en sommeil jusqu’à la prochaine AGE en septembre qui redéfinira les statuts et les nouveaux objectifs. Et la vente n’est toujours pas conclue (elle est censée l’être en avril 2023).

b La fondation de l’Elan retrouvé

 Il s’agit d’un organisme créé en 1948 qui accueille 8 500 enfants, adolescents et adultes souffrant d’addiction, de troubles psychiques et de troubles de l’autisme dans une trentaine d’établissements. Face aux interrogations sur la capacité de la Fondation à gérer une clinique à temps-plein, François Géraud, son directeur général, répond : « Nous gérons déjà trois établissements sanitaire temps plein en psychiatrie et addictologie. En privé à but lucratif ces établissements seraient dénommés « clinique ». Nous avons donc une expérience de gestion de clinique ». Il se veut rassurant sur le maintien de la PI : « Oui comme nous l’avons énoncé aux membres du CSE nous maintiendrons les pratiques. ». Même son de cloche du côté du vendeur, Jean-Louis Place : « la Fondation garantit la pérennité de la PI. »L’Elan retrouvé s’engage aussi à verser 8 millions d’euros sur plusieurs années pour la rénovation, ce qui n’est pas du luxe. Enfin, sur la coopérative, le directeur général de la Fondation explique : « Nous rachetons la clinique donc nous en devenons les gestionnaires. Je ne vois pas comment une coopérative peut s’inclure dans cette gestion. Si pour eux, il s’agissait par cette tentative de rachat de maintenir leurs pratiques nous travaillerons avec eux pour les maintenir. ». Gwenvael Loarer et les salariés doutent de cette coopération : « Rien n’est moins sûr. Lorsque les responsables de la fondation ont rencontré des salariés élus du CSE, ils ont signifié que le projet de reprise interne ne les concerne pas et regarde uniquement les salariés et leur directeur. » De toute façon, il faudra compter avec la SCIC dont l’immense majorité des adhérents a refusé la dissolution le 14 janvier 2023. En attendant, Jean-Louis Place l’assure : « j’ai fait le choix qui me semblait le mieux pour la clinique ». Il est vrai que comparé à Orpéa (la clinique intéresse les grands groupes car elle dégage des bénéfices), l’Elan retrouvé fait figure de moindre mal, selon certains personnels. On se console comme on peut. Reste que le projet des salariés présentait les meilleures garanties pour le maintien et le développement d’une clinique de psychothérapie institutionnelle. 

Rémi Uzan

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