L’ambiguïté qui plane autour de l’empowerment trouve ses racines en 1977. Dans un contexte de
lutte contre la pauvreté, le sociologue Berger et le pasteur Neuhaus publient l’essai To Empower
People afin de critiquer l’État-providence américain qu’ils décrivent comme une menace pour la
démocratie. Leur argumentaire repose sur une idée principale : tant que l’État concentrera tous les
pouvoirs, il génèrera des situations de dépendance.
l’utilisation du même terme empowerment par des camps opposés n’est-elle pas
encourageante ? Ne devrions-nous pas voir d’un bon œil que les politiques de droite trouvent un
intérêt économique à l’empowerment des personnes dans une perspective néolibérale ? Que les
politiques de gauche s’y retrouvent grâce à la perspective d’une éducation pour l’égalité des chances,
pendant que les politiques radicales continuent de croire à la possibilité de restaurer le pouvoir des
personnes opprimées ? Eh bien, non, car derrière ce consensus artificiel, les pratiques et les modèles
théoriques divergent.